Amour, Poire et Beauté

Je sais que vous attendez la suite et même si je crains que mon humour soit resté dans mon passeport, je me dois de terminer le récit de ce voyage. Ceci étant dit je vais essayer de condenser un peu parce qu’on va quand même pas passer l’hiver en mer. J’ai des tas d’autres trucs à vous raconter super passionnants comme mon calendrier de l’avent, l’avancement de mon lopi. J’ai même un cadeau pour vous. Donc je propose d’aller à l’essentiel, de parler d’Amouuur, de bouffe et de paillettes tout ça dans un post unique une sorte de 3 en 1.


L’amour avec un grand S
Alors, la question qu’on nous pose sans cesse c’est : 6 jours en mer mais vous avez fait quoi ? Vous vous êtes pas ennuyés ? ?? Extrait de conversation :
Intérieur Jour – Lounge du 6éme devant la machine à Café
Jean-Claude : alors Kate cette croisière ? Tu t’es pas trop ennuyée?
Kate (moi en fait), des paillettes dans les yeux, la tête légèrement penchée sur le côté, un café allongé et insipide dans la main: Non, non, pas du tout Jean-Claude . C’était fabuleux. Et puis ça nous a permis de nous retrouver avec Leonardo
Jean-Claude – regard imbécile : comment ça vous retrouver ?
Kate : Enfin oui, Enfin tu vois. Je ne vais pas te faire un dessin.
Jean-Claude – regard imbécile appuyé : Non non je vois pas
Kate – ne réalisant pas ce qu’elle est en train de dire : Tu sais bien Jean-Claude avec Léonardo notre vie va un peu vite, il y a toujours 1,2,3,4 ou 5 enfants entre nous (entourer le nombre correspondant à la semaine de la conversation), un panier de linge sale , un ordi avec casque intégré (faut que je vous parle du casque un jour). Donc, tu vois c’est vrai que du coup parfois, on est un peu fatigué et …
Concomitamment Kate réalise ce qu’elle est en train de dire et Jean-Claude commence à comprendre.
Jean-Claude – regard lubrique et oblique: ouai ouai je vois très très bien…
Ho my god ! J’arrive pas à croire que je viens de dire à un des cadres dirigeants de la firme que j’ai passé les 6 jours (-2 si vous avez bien suivi) à faire l’amour en mer (Merci Mu, la chanson ne m’a pas quittée du séjour…)


La grande bouffe
Un des trucs drôlement sympa avec ce voyage, c’est que tu retombes en toute petite enfance. J’ai déjà parlé du sommeil et du bercement de la mer, mais là où ils sont super fortiches c’est qu’en plus du sommeil, ils te mettent aussi sur un rythme alimentaire de nourrisson avec un repas toutes les deux à trois heures ; Breakfast, lunch , tea and Dinner, tu n’as pas eu le temps de terminer ton repas que déjà on te colle dans la cabine le menu du repas suivant et comme le choix est hyper varié (et c’était vraiment pas mauvais du tout) tu peux envisager des repas très nouvelle cuisine avec en entrée : caviar , plat : pasta carbonara et dessert Sticky Toffee Pudding, le tout servi avec force vaisselle, argenterie. Léonardo était ravi. Il faut dire que quand j’ai rencontré Leonardo et que nous avons commencé notre vie commune nous avons dû ajuster nos habitudes de service à table. Ainsi Leonardo présentait-il en fin de repas à sa fille son yaourt joliment disposé dans une petite assiette alors que personnellement je présente le Fjord joliment disposé à même la toile cirée à mes enfants et ils n’ont pas l’air d’y voir d’inconvénient.
Bref quand nous ne nous « retrouvions » pas avec Leonardo nous mangions. Personnellement c’est un programme qui m’allait fort bien et tant que ce n’est pas moi qui fais la vaisselle je suis pour la triple petite assiette sous le mamie nova.
Quelques chiffres qui laissent songeur : 16 000 repas servis par jour, 700 scones par jour pour le thé, 80 000 pièces de vaisselle nettoyées tous les jours , 50 000 bouteilles de vins dans la cave, 1 000 bouteilles ouvertes par jour, 5 cuisines à bord.


Le bal de la débutante
Au 3éme soir Leonardo insiste pour aller au bal masqué (ohé , ohé…). Il a retrouvé son rose poudré et veut absolument aller danser. J’enfile ma robe en viscose et lui sa cravate de pirate et nous rejoignons la Queen’s room, une grande salle de bal à l’arrière du bateau. Les gens sont sur leur 31, certains ont même apporté leur masque vénitien et des robes que même Barbie Princesse elle a pas mieux dans son dressing. J’ai opté pour une paire de ballerines plates. Devant nous un couple, à eux deux au moins 150 ans, elle sur des talons vertigineux. L’orchestre entame une rumba, ils se lèvent d’un bond et rejoignent la piste avec légèreté. Je les regarde admirative et attendrie. On voit bien qu’ils prennent vraiment leur pied, qu’ils se « retrouvent » super bien, là, sur la piste. Leonardo doit penser la même chose et au deuxième morceau il m’invite à danser. Je me lève. Je manque retomber. C’est moi ou le sol bouge ? Nous arrivons sur la piste et là Leonardo me secoue dans tous les sens, me fait virevolter. Ceux qui me connaissent savent que j’ai un sens du rythme effroyable et que j’ai horreur, mais alors horreur, qu’on me guide. Leonardo sautille dans tous les sens autour de moi, c’est qu’il a l’air de savoir ce qu’il fait le bougre. J’ai le tournis. J’implore une pause. Devant ma pina-colada je lui demande « comment cela se fait-il que tu sais danser la rumba, Léo ? » Et là il me sort tout naturellement : Dans ma vie d’avant j’ai pris des cours de danse de salon au centre du Marais. … Je reste interloquée. Aujourd’hui encore je ne sais qu’en penser …