Drôle de mercredi

Il a mal démarré ce mercredi avec un chauffe-eau qui décide de faire la grève du chaud. J’avais déjà mis le shampoing sur mes cheveux quand j’ai réalisé que Frisquet contrairement à la RATP n’assurait pas de service minimum… On dit que le rinçage à l’eau froide rend la chevelure brillante. On oublie qu’il met aussi de très mauvaise humeur...

On ajoute à cela l’indolence de la nouvelle nounou, un RDV chez le pédopsy raté pour cause de métro capricieux : tous les ingrédients étaient réunis pour que la journée soit un enchainement de contrariétés.

Mais j’avais promis un peu de temps à Mlle L. Alors on a annulé le RDV, on est sorti à Hôtel de Ville prendre un lait chaud au miel à côté d’une autre maman qui faisait faire ses devoirs d’Allemand à son fils. « Vous voyez Olivier, là il faut utiliser le datif ». « Mais mère j’ai froid vous ne voulez pas rentrer » lui a-t’il répondu. Lucie avait des yeux ronds comme des billes en me disant à voix basse "Mais c’est comme dans La vie est un long fleuve tranquille ".

Nous avons quitté Olivier et sa maman germanophile et marché sans but précis. On a parlé du vouvoiement, de son utilisation, de l’éducation bourgeoise. Sans nous en rendre compte nous nous sommes retrouvées Rue du jour . On a choisi ensemble quelques perles pour lui faire un sautoir avec un papillon et du Liberty. Elle avait les joues roses et un large sourire à l’idée de fabriquer ensemble ce premier bijou.

On s’est ensuite dit que les vacances approchaient qu’il faudrait faire un stock de livres. Direction Chantelivre et les conseils avisés des libraires. Puis je l’ai accompagnée à la poterie . Elle aurait aimé prolonger notre balade et j’ai bien vu qu’elle avait le cœur gros et la bouderie facile. J’étais fatiguée et j’ai haussé le ton. Les larmes ont coulés sur ses joues mais elle a fini par rejoindre l’atelier. En rentrant aussi j’ai à nouveau râlé car la cuisine était sans dessus-dessous et la chambre des enfants inaccessible. En repensant à cette drôle de journée et à mes coups de sang je réalise à quel point il est grand temps que les vacances arrivent que l’on puisse tous souffler, moi en premier.