Faire confiance

Mlle L - Octobre 2005

Hier soir, avec mon amie Carole nous avons parlé des enfants et des devoirs. Je lui disais que je ne faisais aucun contrôle sur les apprentissages. Monsieur P va à l’étude et je pars du principe que les devoirs sont faits. Je demande le carnet, le regarde, mais je m’arrête là. Je ne sais pas si c’est bien mais je crois que j’ai été élevée comme ça.

J’en ai peu parlé ici mais nous avons eu un démarrage d’année en 6éme difficile, dans un collège d’un niveau sans doute trop élevé pour Mlle L. Nous nous sommes fait du souci pour la première fois. Nous avons passé nos soirées à faire bosser, à réviser, à perdre notre sang froid et sérénité. Puis la reprise du travail est arrivée et le temps à manquer. A la fin du premier trimestre, un bulletin vraiment moyen mais il y avait des encouragements. J’ai eu une discussion avec Mlle L. Je lui ai dit qu’elle travaillait pour elle, que j’avais confiance en elle, en sa capacité à se ressaisir, que c’était une petite fille intelligente. De mon côté, j’ai lâché la pression, regarder d’un peu plus loin si les devoirs étaient faits. Son père a été plus présent mais lui aussi a pris du recul. Nous demandons les résultats des contrôles, on commente ensemble la note : 10 en anglais c’est un peu light Miss Lucy. Pas de colère, mais un constat posé à discuter et qui, le plus souvent, est partagé par la demoiselle.

Le deuxième trimestre était en légère hausse. Nous avons salué l’effort. Je sais cependant qu’elle pourrait travailler plus, qu’elle en a sous le pied, que l’on pourrait lui mettre plus de pression mais je n’arrive pas à m’y résoudre.

Ce soir j’ai reçu un texto : moyenne générale 14,5 et à nouveau les encouragements. Je ne sais pas si je fais le bon choix en les responsabilisant ainsi mais ce soir je suis fière d’elle.