Je me vois ce soir dans l’obligation d’interrompre mon récit de voyage. Je sais, je sais vous êtes dans l’insoutenable attente de la suite. Le suspens est à son comble : Léonardo va-t-il arriver au Princess Grill sans vomir ? Va- t-il choisir le loup à l’unilatéral et sa farandole de petits légumes ou le canard à l’orange et sa purée de panais.
Je ne peux malheureusement répondre à vos attentes ce soir car nous avons reçu ce matin, à la rédaction Maison Bastille, une lettre que je ne peux laisser sans réponse. Je vous la livre dans son intégralité.
« Ma très chère Kate,
Je lis attentivement votre compte-rendu quotidien de voyage et je suis au regret de vous dire que je ne suis pas entièrement satisfait de celui-ci. En effet, j’ai noté que vous avez opté pour un récit chronologique ce qui est un choix narratif comme un autre. Ce n’est pas cela qui me chagrine. Ce qui m’affecte c’est que vous avez omis de relater l’incident dit « du gilet de sauvetage » et je m’interroge sur cette omission. S’agit-il d’un oubli ? D’un choix volontaire voire d’une pure censure ?
J’ose espérer qu’il s’agit juste d’un fâcheux oubli que vous allez rectifier illico.
Veuillez agréer ma très chère Kate mes sentiments titanesques.
Votre Leonardo »
Bon, bon, bon ... que répondre à une telle missive ? Après quelques atermoiements j’ai fait la réponse suivante.
« Léo,
J’ai bien reçu ta lettre. Merci c’était sympa de m’écrire. Ce que tu dis n’est pas faux. Je n’ai effectivement pas évoqué l’incident du gilet de sauvetage parce qu’à y regarder de près il me semblait dépourvu de toute tension dramatique. C’est mon avis et je le partage même si toi tu sembles d’avis contraire comme le sont parfois les vents. Ceci étant dit j’ai bien réfléchi et je vais changer ma programmation éditoriale pour relater cet événement qui reste, somme toute, un micro-événement mais comme tu as l’air d’y tenir et que de mon côté je tiens à toi.
A plus
Kato »
L’incident du gilet de sauvetage
Il y avait près du seau à champagne un petit mot en Français nous invitant à rejoindre Corinne notre hôtesse Francophone à 15H30 au Sir Samuel bar sur le Deck 3 pour qu’elle puisse nous livrer les consignes de sécurité du navire. Il était noté en post-scriptum que nous devions nous rendre à ce rendez-vous avez nos gilets de sauvetage se trouvant dans le premier dressing à la droite de la porte d’entrée de notre cabine. Le deuxième dressing à gauche de la salle de bain renfermait quant à lui les peignoirs et les chaussons qui ne semblaient pas nécessaires pour ce rendez-vous. Personnellement, j’en étais à ma 3éme coupe de champagne et j’aurais bien fait l’impasse sur ce rendez-vous pour entamer la 4éme. Mais Leonardo, qui est un homme prudent ou peut-être juste échaudé par son précédent périple, tenait absolument à se rendre à cette réunion.
Nous voilà donc partis bras dessus- bras dessous avec nos deux gilets de sauvetage d’un orange fluo des plus seyant à la recherche du Sir Samuel. Sur notre passage les gens marquaient un temps d’arrêt devant notre accoutrement et semblaient se demander si nous allions passer tout le séjour agrippés à nos gilets afin de faire face à toute éventualité de naufrage. Au quatrième couple croisé alors que nous étions sur le Deck 5, c’en était trop, j’ai craqué. Oui j’ai craqué et j’ai fait une chose que seules les vraies femmes savent faire. J’ai fait un vrai bon caprice. Je me suis arrêtée net et j’ai dit : il est hors de question que je continue à déambuler dans ce navire avec cet épouvantable gilet. Nous sommes les seuls. Nous sommes ridicules, je refuse d’avancer d’un pas de plus. Léonardo, je ne bougerai pas tant que tu n’auras pas rapporté les gilets à la cabine. je crois même que j’ai un peu trépigné, un geste féminin ancestral que domine parfaitement Mlle A 6 ans. Leonardo qui en plus d’être prudent est un homme patient, a pris les gilets, a remonté les 5 étages pour les déposer dans la cabine. Alors que je l’attendais, j’ai vu surgir sur ma droite une famille affublée de gilets de sauvetage. C’étaient des Suisses Francophones.
Quand nous sommes arrivés au bar, j’ai salué Corinne et lui ai dit très naturellement « c’est ballot nous avons oublié nos gilets » Regard noir de Leonardo. Corinne, très pro, nous a rétorqué que ce n’était pas grave et nous a déroulé une longue liste des dangers de la mer et des gestes à avoir. Ainsi a-t-on appris que si on voit un homme (je pense que c’est la même chose pour une femme mais elle ne l’a pas spécifié) à la mer il faut lui lancer une bouée ou à défaut un objet flottant : le matelas d’un transat par exemple (sans le transat a priori mais cela non plus elle ne l’a pas spécifié). A la fin de son intervention elle a demandé si nous avions des questions. Le jeune Suisse en avait une : « Etait-il possible de choisir son plat le soir au dîner » La réponse fut « oui ». Suite à ces précautions d’usage elle nous a demandé de rejoindre notre point de rassemblement en cas d’alerte sur le Deck 7, point de rassemblement marqué sur nos gilets, qui rappelons-le étaient donc dans la cabine. Leonardo m’a regardé goguenard genre « et alors on fait comment là sans nos gilets ». Je lui ai répondu d’un ton assuré : « notre point de rassemblement est C » Je n’en savais rien mais j’avais vu que c’était le point de rassemblement des Suisses et je suis pour suivre les Suisses qui sont connus pour leur neutralité en cas de catastrophe. Nous sommes allés au 7éme étage et là stupéfaction il y avait les 2600 passagers du bateau… TOUS équipés de leur gilet orange en train de faire des exercices pratiques au son des scritch scritch des bandes velcro . Nous étions les deux seuls sans gilet et avons dû traverser le Deck 7 sous les regards lourds de nos compagnons de voyage. On sentait bien que les 2600 passagers se demandaient « mais qui sont ces inconscients sans gilet, sans doute des Français ». Immense moment de solitude…
Bon vous voyez ! franchement cette histoire est sans aucun intérêt. Je ne comprends toujours pas pourquoi Léonardo voulait qu’on la couche sur l’écran.
Demain ou après demain ca va dépendre si je vais à Munich ou pas pour le boulot, je vous promets du bling bling, du cocktail du capitaine, des bals et de l’argenterie.
oooooooh, j'aurais fait pareil ;-)
RépondreSupprimeret mon homme aussi ;-))))))))
oui bon ben vous avez affirmé votre françattitude !
RépondreSupprimeret puis d'accord avec toi MArie : pas question de porter un gilet pas seyant ! (et pourquoi pas un K-way pendant qu'on y est !!)
bises, ton histoire est top ! la suite !!!
Marie-Emm.
Vivement demain! Et si tu es à Munich, une coupette de bière et tu nous tapes le prochain épisode!!! C'est addictif ton Bâteau Bastille!
RépondreSupprimerEt le gilet avec la robe de cocktail, c'est chic ou pas ?
RépondreSupprimerc'est tellement bien ce feuilleton qu'on aimerait qu'il ne s'arrête jamais! je vote pour une maison bastille délocalisée à vie sur le Queen Mary!
RépondreSupprimerSur un bateau je ne quitte pas mon gilet de sauvetage...
RépondreSupprimer! Il me semble que vous vous êtes fabriqué des souvenirs à déguster pour les quarante prochaines années au moins! ;-)
RépondreSupprimerla suite, la suite, la suite !! (Münich attendra et merci pour ces bons moments!!)
RépondreSupprimerça décoiffe les croisières avec toi, n'en omet pas une miette, on veut tout savoir !!!
RépondreSupprimerÉnorme ! Oh non ne va pas à Munich !
RépondreSupprimer:-)
RépondreSupprimerI LOVE IT!!! en fait t es un peu le petit nicolas en croisiere! kiss et la bise a Leo!
RépondreSupprimerAh, Marie.......! :-)
RépondreSupprimer(Je vote contre Munich moi aussi)
PAs facile donc de se fondre dans la masse!! ;-))) mais c'est drôle!
RépondreSupprimerj'aurais fait un caprice aussi !!!!! Oui, non surtout ne va pas a Munich, je trepigne d'impatience de lire la suite !!!!
RépondreSupprimerc'est génial !!!! encore !!!!!!!!!
RépondreSupprimerTu sais ce que dit le grand Karl un gilet fluo c est moche mais Ca peut vous sauver la vie La prochaine fois Kate je te recommande donc la Karl attitude Gilet fluo + lunettes noires + bagouzes et mitaines en cuir
RépondreSupprimerla journee fut longue et stressante
RépondreSupprimermais la tu vois je suis allongee sur mon lit et je ris je ris ...que Chris me secoue pour me demander pourquoi je ris si fort ...
va falloir traduire maintenant...pour quil puisse rire too !!
merci MARIE ...MERCI
ma journee me semble bien plus legere...et ma nuit s'annonce plus douce
Bises
Emma from SF
j'ai bien ri, merci Marie ! Ah ces Français tout de même ;-)
RépondreSupprimerVos aventures sur l'atlantique sont désopilantes ; j'en veux encore !!!!
RépondreSupprimerBizzzz et bon retour sur terre ferme, Zu
Vite la suiiiiiiiiiiite !
RépondreSupprimerQue c' est drôle !
tu dois voyager plus souvent... on accroche bien à tes récits...
RépondreSupprimerléo, on t'aime toutes !
RépondreSupprimerJe crois que ton Léonardo est bien trop sage. Le vrai Léonardo aurait envoyé Corinne par-dessus bord et lui aurait lancé quelques gilets ou transats pour voir si elle continuait à faire son intéressante.
RépondreSupprimerQuand je pense que tu as sciemment tenté de nous priver de cette épisode... Dis-moi juste que c'est parce que les autres sont ENCORE plus drôles, parce que là, je suis en larmes tellement je ris...
RépondreSupprimerMDR, c'est parce qu'il n'y avait pas d'Argentins à bord!!!!
RépondreSupprimerQu'est-ce que tu n'as pas fait pour oublier la pluie, le vent, le froid et l'ennui d'un tel voyage, bravo, bravo!!!
RépondreSupprimerMais par pitié, ne l'appelle plus Leo, Leonard est tellement plus seyant et sexy (et la j'ai des images qui affleurent mais j'arrete la de suite!)
Sans doute des... Parisiens... :O
RépondreSupprimerEnfin, un pauvre homme avec une Parisienne :O
c'est bien t'assumes! :-)
Que ta croisière m'amuse +++
RépondreSupprimerOn attend la suite avec impatience… merci encore, je ris toute seule dans mon salon et après j'en drôle de journée de boulot, ça fait du bien.
RépondreSupprimerQu'est-vous avez dû rire ! perso ça me donne la banane de commencer la journée par cette lecture ! C'est vrai qu'on dirait du "Petit Nicolas" ! j'adore !!!
RépondreSupprimerLaure
tu m'as bien fait rire :-)
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