dimanche 26 août 2012

Locavores







La première semaine nous étions au bout du monde et le temps a filé comme file le sable fin entre les orteils en éventail, la fraîcheur des nuits succédant à la chaleur des jours, le rire de Petit Louis dans l’eau aux hennissements des chevaux, les petits déjeuners aux déjeuners puis aux dîners. Nous nous sommes glissés dans la douceur de la Provence et avons savouré ses produits locaux (Il faut l’avouer nous n’avons pas fait grand-chose d’autre) La parisienne (quand je dis la Parisienne je parle de moi ne voyez rien de péjoratif là-dedans, c’est juste mon côté JC Van Damme) donc la parisienne adore les produits locaux et vas-y que je te tâte l’abricot, que je roucoule devant la mirabelle, que je salive devant la tomate charnue. J’avoue que cette année la parisienne a délégué à Leonardo l’aspect courses se focalisant sur l’activité cuisine afin de dégager du temps pour une autre activité capitale : l’activité bronzage. Leonardo a donc enfourché sans broncher et ce de façon quasi quotidienne son C8 afin d’aller effectuer le ravitaillement du camp de base (6 enfants, 3 adultes) au village en contrebas. Et c’est là que Leonardo est tombé en amour, qu’il a fait une rencontre qu’on n’oublie jamais, une de ces aventures de vacances qu’on garde en mémoire toute sa vie et qui réchauffe le cœur au beau milieu de l’hiver. Leonardo a rencontré Gérard. Gérard propriétaire de la superette U de S. s’est avéré un homme beaucoup plus compétent que Maurice de chez Avis, un homme à l’initiative louable et aux ressources insoupçonnées. Gérard (à qui nous avons assuré le chiffre d’affaires de son mois d’aout ET de septembre en une semaine : non mais c’est pas possible ce que ça ingurgite 5 enfants pré-pubères et un nourrisson de 2 ans (et ne venez pas me dire que Louis n’est plus un nourrisson) mince j’ai mis une parenthèse dans une parenthèse je sais pas si c’est possible, bon ce n’est pas grave je ferme la deuxième parenthèse là) hop n’en parlons plus- Donc Gérard nous a permis de nous sustenter pendant une semaine et de découvrir la confiture de gigerines (et non pas de gerbilles comme je l’avais initialement lu sur l’étiquette). Gérard a fait face à toutes nos demandes sottes et grenues de parisiens : féta et pastèques ou mozza et melon-basilic. Mais surtout Gérard a littéralement sauvé nos soirées, sauvé notre couple et notre amitié avec Carole. Oui Gérard est un saint et il nous faudra le célébrer chaque 3 octobre. Leonardo avait en effet commandé la veille de la menthe fraîche à Gérard mais le livreur lui avait apporté du persil. Le lendemain Gérard, terriblement embêté, a remué ciel et terre (enfin surtout terre j’imagine) afin de trouver la menthe sacrée. Un voisin de Gérard avait l’objet dans son jardin. N’écoutant que son cœur Gérard confectionna un magnifique bouquet de menthe qu’il tendit triomphant quelques heures plus tard à Leonardo en lui souhaitant une bonne cuisine exotique (sic). Ce soir je dédie ce post à Gérard sans qui nous aurions dû siroter des Mojitos Persil pendant une semaine. Merci Gérard.


PS: Quelques jours plus tard La parisienne découvrit sur le chemin entre le gîte et la piscine un petit carré d’herbes où s’égaillaient joyeusement ciboulette et thym, romarin et… menthe.

16 commentaires:

  1. Ben oui, j'en ai dans mon jardin...
    C'est gingerine Marie... :-)
    Vous vous complétez bien :-)

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  2. J'avoue que pour moi aussi cette année, les fruits et légumes de Provence ont participé pour beaucoup au bonheur de nos vacances là bas !
    Bon courage pour la reprise !

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  3. j'adore tes billets, je te l'ai déjà dit, ben je le redis (nous avons eu un gérard pendant nos vacances, faudra que je et dise ;-)

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  4. si ça se trouve vous êtes passés à côté d'une nouvelle recette de Mojito qui aurait révolutionné le monde du cocktail :-).

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  5. Une lecture savoureuse ce récit!

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  6. J'adore ce genre d'anecdotes, surtout raconté comme tu le fais, ca met du piment à la sauce!

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  7. Hihihi c'est décidément un plaisir de te lire, tu me mets le sourire aux lèvres à chaque fois (mojito-persil, perso je suis sûre que mon homme est capable de me servir ça en me disant mais goute tu vas voir ça PEUT être bon (ou pas) - double parenthèse close). Mais bon, on est picards, on aime l'exotique et en plus on est de grands aventuriers du goût (on boulotte tout ce qu'on trouve quoi). Et ouiouioui un nourrisson de 2 ans ça s'peut.

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  8. En fait, c'était un Super-Gérard !
    Très drôle encore une fois et la photo de tres belles écuries me titille follement.

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  9. J'adore vos billets et celui là m'a fait beaucoup rire, mais juste une précision: la mirabelle est lorraine et non provençale! Sans rancune... et au plaisir de vous lire!!

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  10. je ris toute seule devant mon écran ! Un plaisir de vous lire!

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  11. t'en fait une belle de locavore ma poulette !
    de la confiture comme ça belle maman en fait une extra, je t'en garde un pot ?

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  12. Accepte la proposition de Mu, je viendrai te faire des tartines (et partager ;-))
    Je m'occupe de la menthe ;-)
    Bises,
    Alexandra

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